Le collaboratif au service de l’innovation et de la compétitivité
- Kiss The Bride
- 8 août 2016
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Travailler ensemble, échanger les idées, partager les expériences… Les entreprises ont longtemps refusé, préférant jouer solo. Mais bousculées par la révolution numérique, les nouveaux modèles économiques et une concurrence accrue, elles n’hésitent plus à s’unir pour mieux avancer. Les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs font cause commune dans un intérêt commun et intègrent même parfois le client final à leurs projets. Exemples de quelques initiatives réussies.
Révolu est le temps où les grands groupes, les PME et les startups défendaient leur pré carré et travaillaient chacun dans leur coin. La concurrence de plus en plus exacerbée et l’avènement du digital ont rebattu les cartes. Ceux qui, hier, étaient en compétition ou, au mieux, s’ignoraient ont aujourd’hui compris tout l’intérêt de collaborer. « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin », dit le proverbe africain. Et pour créer de nouveaux usages et gagner des marchés, c’est bien en mixant les talents qu’on trouve le chemin.
Les initiatives de travail collaboratif se sont ainsi multipliées ces derniers mois. Les grands groupes, les entreprises traditionnelles, les startups, les pôles de compétitivité mais aussi les citoyens se mettent en relation pour partager les savoirs, créer des synergies, innover… L’intelligence collaborative est en marche !
Partenaires plutôt que rivaux
Dans ce domaine, la CGPME a mené un projet inédit baptisé CGPME for h’all. A Lyon, l’organisation patronale a créé un lieu pour héberger des startups. En échange de la gratuité de l’hébergement, la vingtaine de startups accueillies prodigue ses conseils et partage ses compétences avec les entreprises des secteurs traditionnels. Lors de rendez-vous individuels ou d’événements collaboratifs, les startups, rompues aux nouvelles technologies et aux nouveaux modèles économiques comme l’ubérisation des services, accompagnent les chefs d’entreprise pour faire face à cette nouvelle donne et s’adapter. La CGPME a donc choisi de tisser un réseau entre des acteurs aux profils très éloignés, mais qui ont tout à gagner à s’entraider. Si les startups ont des connaissances particulières à faire valoir, les entreprises plus classiques ont leur vécu à transmettre : relation avec les banques, management, export… Une vraie relation gagnant-gagnant.
La Caisse d’Epargne Rhône Alpes, soucieuse de réussir le virage du numérique et d’être à la pointe de l’innovation, a, elle, décidé d’ouvrir un incubateur/accélérateur du nom de B612. Cette structure a vocation à accueillir et accompagner les fintechs, autrement dit ces start-up qui utilisent la technologie pour imaginer de nouveaux services bancaires et financiers. Plutôt que de trembler devant ces fintechs qui bousculent le secteur bancaire, la CERA a donc préféré les aider à se développer et, du même coup, utiliser cet incubateur comme une plateforme de réflexion et d’essai pour sa propre transformation. Les projets des start-up du B612 pourraient très bien être testés dans le réseau de la CERA voire intégrés à l’offre de la banque. Un exemple parfait de co-construction et de coopération où chaque partenaire trouve son intérêt.
Même exemple chez le BPI France qui a récemment lancé un « Hub » qui favorise la rencontre entre entreprises et startups pour décloisonner l’innovation.
Les citoyens deviennent testeurs pour valider les projets
Les consommateurs ne sont pas en reste de cette tendance au collaboratif. Les marques ont recours depuis longtemps aux panels consommateurs pour tester leurs nouveaux produits, comprendre les nouvelles façons de vivre, de jouer, de cuisiner… Mais un lieu va encore plus loin et permet de tester une idée, un produit, un service auprès de n’importe quel citoyen. Ce lieu, c’est le TUBA (tube à expérimentations urbaines).
Ouvert à Lyon fin 2014, le TUBA, installé sur le parvis de la gare de la Part-Dieu, permet la rencontre entre grands groupes, startups, PME, experts et grand public. Les startups et entreprises viennent y présenter leurs innovations aux citoyens. Financé par les collectivités et des partenaires privés, ce site reçoit le grand public qui découvre les technologies et services innovants imaginés par les entreprises. Tout un chacun peut donc tester les innovations et ainsi permettre aux grands groupes, PME et startups de valider leur concept ou de l’améliorer. Habitants comme touristes ont leur mot à dire sur les solutions développées dans des secteurs aussi variés que l’habitat intelligent, la mobilité, l’énergie… qui construiront la ville du futur.
Décloisonner pour favoriser les synergies
En plus des remarques avisées des testeurs, les entreprises apprécient aussi l’écosystème du TUBA où se côtoie porteurs de projet, PME, startups, multinationales, collectivités, utilisateurs… Cet environnement de travail favorise les synergies au service de l’innovation et de la compétitivité. Avec le TUBA, la Métropole de Lyon a été pionnière. D’autres villes s’intéressent de près à cette initiative et pourraient développer des modèles similaires.
A n’en pas douter, une nouvelle façon de travailler se met en place peu à peu. Les entreprises, après avoir décloisonné leurs services en interne, franchissent aujourd’hui une étape supplémentaire en choisissant de collaborer pour être plus innovantes, plus conquérantes, plus compétitives, et surtout plus en adéquation avec les attentes clients.
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